A toi Farfadet aux longues chaussettes qu’accompagnent en tout lieu une fée et un chien, je lève la coupe de mon coeur en fête et bois, pures, la sensualité et la brume, je lis à haute voix dans le silence attentif des forêts ces histoires que je puise dans ton regard rêveur.
A toi fée aux longues manches encombrantes, fée catastrophe, fée sensible amie, je souris et m’enveloppe en retour le sourire de ta légèreté diffuse et lumineuse, fée des alchimies et des atmosphères, saveur du thé bu sous la pluie dans la montagne au pied de l’arbre aux corneilles.
A toi elfe, Ancêtre de la métamorphose, toi qui ouvre la voie des plus sublimes accomplissements, toi qui pleure d’allégresse lorsque de toute part bruit le chant subtil des oiseaux, pour toi je tire la plus pure essence de mes promenades, tu es mon Grand Voyage, l’arc-en-ciel au dessus du ruisseau.
A toi Roi de tendresse à la couronne posée de travers, Dragon rouge de ma volonté, toi qui rassemble le clan dans la ferveur de ton rêve d’architecte, je te consacre les couleurs esprits de ma palette, garde-les je t’en prie, du malaise et de l’inertie, fais pleuvoir sur moi tes cascades de fleurs et de rires qui sont tes filles, embaume-moi de tes nuages fils.
A toi bohémien, onde de chaleur, vieil âne au regard magicien, lyre des enchantements que fait résonner le vent de l’Est, je verse dans le creux de tes mains rudes le suc ethéré de toutes mes emotions, toutes mes musiques de vergers originels.
A toi Majesté de féerie, grande Reine des tempêtes, des grenouilles et des fuseaux d’argent, je te suis reconnaissante d’inspirer mes pas par delà les collines vers la plénitude qui est ton humble secret, le chant de l’âme morganesque lorsque culmine le vent de l’Ouest.